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Fondé en 2003, le laboratoire ophtalmologique indépendant et familial Horus Pharma s’impose comme l’un des champions de la croissance sur la Côte d’Azur, avec un taux annuel moyen de 12,69 %. Après avoir franchi la barre symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, l’entreprise vise le double d’ici quatre ans. Rencontre avec Martine Claret, qui revient sur le parcours de l’entreprise et évoque les perspectives 2026 dans la dernière édition du magazine Azur Entreprises et Commerces.

« L’innovation est souvent galvaudée, mais pour nous, c’est un processus continu. » Martine Claret, dirigeante d’Horus Pharma (Nice)

En 2003, vous créez avec Claude Claret Horus Pharma sur la Côte d’Azur. Vingt-deux ans plus tard, comment vous positionnez-vous sur votre marché ?

Sur le plan national, nous sommes le deuxième laboratoire indépendant en France, c’est-à-dire qui ne fait pas partie d’une multinationale. Ce positionnement nous distingue, car la plupart des laboratoires français sont intégrés à de grands groupes. Nous avons su combiner croissance et indépendance : nos filiales sont présentes en Espagne, au Benelux, dans les pays nordiques, en Suisse, et nous avons des contrats de distribution dans d’autres pays hors Europe. On peut dire que nous sommes une « petite multinationale », avec des racines bien ancrées sur la Côte d’Azur.

 L’innovation, parce que vous avez créé de nouvelles solutions, est-ce un des facteurs clés de la réussite d’Horus Pharma ?

Absolument. L’innovation est souvent galvaudée, mais pour nous, c’est un processus continu. Nous distinguons l’innovation de rupture, comme l’utilisation de l’ARN messager pendant le COVID, et l’innovation continue, qui consiste à améliorer progressivement des produits existants, à développer de nouvelles formulations ou à proposer des services complémentaires. La majorité de nos progrès se fait par de petits pas, qui, cumulés, deviennent de véritables avancées. L’innovation dans notre domaine ne se fait pas seulement en France. Aujourd’hui, elle se concentre surtout aux États-Unis et en Asie, mais elle reste intrinsèque à la pharmacie : chaque médicament, chaque dispositif médical doit apporter un progrès tangible pour le patient.

Quels ont été les grands tournants pour Horus Pharma au fil de ces vingt dernières années ?

Dès le départ, nous avons innové avec un produit destiné à la sécheresse oculaire, contenant de l’acide hyaluronique, alors inédit dans ce type de traitement. Nous avons également obtenu la prise en charge par la sécurité sociale, ce qui a permis un accès démocratisé pour tous les patients. Ensuite, nous avons collaboré avec l’Institut de la Vision à Paris, un des plus importants centres de recherche ophtalmologique en Europe. Nous avons développé un implant intraoculaire pour l’œdème diabétique, offrant un traitement sur trois ans pour des patients atteints de complications graves du diabète, ainsi que des membranes amniotiques pour la cicatrisation cornéenne, nécessitant un statut de banque de tissus.

Nous avons également lancé des produits d’hygiène pour les paupières, innovants et sans conservateur, conformément aux recommandations scientifiques. Aujourd’hui, tous nos produits Colir sont exempts de conservateurs, un choix de santé publique qui préfigure les standards européens actuels.

Quels sont vos produits phares ?

Nous sommes spécialisés dans le traitement de la cornée et de la sécheresse oculaire. Nos produits phares incluent les traitements pour la sécheresse oculaire, le glaucome, des implants intraoculaires pour les complications du diabète, ainsi que des anti-inflammatoires et antibiotiques spécifiques. Nous proposons également des membranes amniotiques pour la cicatrisation cornéenne. Nous avons récemment développé une gamme dermo-cosmétique, Clarté Labor, pour le contour de l’œil, haut de gamme et écoresponsable, ainsi que des compléments alimentaires dédiés à la santé oculaire. Cette diversification illustre notre capacité à innover tout en restant centrés sur notre expertise initiale.

 Quand et comment vous êtes-vous ouvert à l’international ?

Notre expansion internationale a commencé en 2015 avec l’ouverture de filiales en Espagne et en Belgique, puis aux Pays-Bas et plus récemment dans les pays nordiques et en Roumanie. Nous combinons filiales et partenariats de distribution pour plus de trente pays, ce qui représente aujourd’hui 15 % de notre chiffre d’affaires.

Est-ce facile de rayonner à l’international depuis la Côte d’Azur ?

Ce n’est pas simple. D’abord, les prix français sont relativement bas, ce qui limite la marge disponible pour investir à l’international. Ensuite, notre région est enclavée et peu industrielle comparée à d’autres zones françaises, même si Nice bénéficie d’un aéroport et d’une attractivité pour nos partenaires internationaux. Malgré ces contraintes, nous voyons la Côte d’Azur comme un atout : elle attire les collaborations étrangères et valorise notre image de laboratoire innovant et indépendant.

Quel bilan pour 2025 et quelles perspectives pour 2026 ?

L’année 2025 se termine bien : nous prévoyons un chiffre d’affaires de 118 millions d’euros et 250 collaborateurs. Notre indépendance nous permet de rester agiles malgré les contraintes réglementaires et les pressions sur les prix. Pour 2026, nous restons optimistes : nous poursuivrons la croissance du chiffre d’affaires, le développement international, et la diversification de nos gammes non remboursées, incluant produits d’hygiène, compléments et cosmétiques. L’objectif est de sécuriser notre indépendance, tout en continuant à innover et à consolider notre position sur le marché européen.

 

Azur Entreprises et Commerces #149

Personne marchant près d’un mur en béton avec une canne blanche, symbolisant l’accessibilité et l’inclusion.

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