De plus en plus de retraités choisissent de rester actifs après leur départ de la vie professionnelle. Certains veulent arrondir leur pension, d’autres concrétiser un projet longtemps mis de côté, ou tout simplement rester utiles. Face à cet engouement, une question se pose : peut-on devenir auto-entrepreneur une fois à la retraite, et cumuler les deux statuts légalement ?
La réponse est oui, mais ce cumul est encadré par des règles précises. Conditions d’âge, plafonds de revenus, conséquences sur les cotisations… Cet article fait le point sur ce qui est possible, les avantages du statut micro-entrepreneur, et surtout, comment la CCI Nice Côte d’Azur peut accompagner les retraités dans leurs projets.
Le récap’ :
Thème | Informations |
Cumul retraite / auto-entreprise | Autorisé sous conditions légales |
Deux types de cumul | Intégral (retraite à taux plein) / Partiel (retraite incomplète) |
Statut recommandé | Micro-entreprise : souplesse, simplicité, régime social adapté |
Cotisations | Payées même à la retraite, sans ouvrir de nouveaux droits |
Risques | Suspension de la pension et redressements en cas de non-respect |
Accompagnement CCI Nice Côte d’Azur | Diagnostic personnalisé, ateliers, accompagnement administratif et fiscal |
« Oui, un retraité peut devenir micro-entrepreneur, mais le cumul est encadré par la loi. »
Ce que dit la loi sur le cumul retraite et auto-entrepreneuriat
Qu’est-ce que le cumul emploi-retraite ?
« Derrière le principe du cumul, deux régimes coexistent : intégral et partiel. »
Depuis plusieurs années, le cumul emploi-retraite s’est imposé comme une solution attractive pour les retraités désireux de rester actifs. Concrètement, ce dispositif autorise une personne ayant liquidé ses droits à la retraite à reprendre ou poursuivre une activité professionnelle tout en continuant à percevoir ses pensions. Mais attention : derrière ce principe, se cachent deux régimes différents.
- Le cumul intégral, aussi appelé cumul emploi-retraite libéralisé, permet de percevoir l’intégralité de sa pension tout en générant des revenus professionnels sans plafond de chiffre d’affaires.
- Le cumul partiel, ou cumul plafonné, concerne les retraités qui n’ont pas encore validé l’ensemble de leurs droits. Dans ce cas, le cumul reste possible, mais il est conditionné par un plafond de revenus.
Ces plafonds varient selon la caisse de retraite d’affiliation :
- 23 550 € pour les retraités affiliés à la Cnav
- 47 100 € pour les professions libérales relevant de la CnavPL
- 47 100 € également si l’activité est exercée en zone de revitalisation rurale (ZRR) ou en zone urbaine prioritaire (ZUP)
La dernière réforme des retraites, entrée en vigueur en 2023, a renforcé ces règles, tout en clarifiant les conditions d’accès au cumul.
Le statut de micro-entrepreneur : un cadre souple et adapté
« Le statut micro-entrepreneur est le plus accessible pour tester une activité après la retraite. »
Pour les retraités qui souhaitent tester une activité ou compléter leurs revenus sans lourdeur administrative, le statut de micro-entrepreneur apparaît comme une solution idéale. Ce régime, conçu pour simplifier la vie des indépendants, offre plusieurs avantages notables :
- Des seuils de chiffre d’affaires adaptés : en 2025, le plafond est fixé à 77 700 € pour les prestations de services et 188 700 € pour les activités commerciales.
- Des cotisations sociales proportionnelles : elles sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires déclaré, évitant toute charge fixe en cas d’activité faible.
- Une fiscalité simplifiée : le micro-fiscal permet soit de payer un impôt proportionnel directement au moment de la déclaration (versement libératoire), soit d’intégrer les revenus dans le revenu imposable classique.
- Des formalités réduites : l’inscription se fait en ligne, sans complexité, et la comptabilité se limite à la tenue d’un livre des recettes et, le cas échéant, des achats.
À savoir :
Pour démarrer votre activité de micro-entrepreneur, vous devez faire une demande d’immatriculation. |
Quelles sont les conditions pour cumuler les statuts de retraité et de micro-entrepreneur ?
Le cumul n’est pas automatique : il suppose de respecter plusieurs conditions légales.
- Avoir liquidé ses droits à la retraite : toutes les pensions de base et complémentaires, y compris celles issues d’éventuels régimes étrangers, doivent être demandées.
- Avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite : fixé entre 62 et 64 ans selon l’année de naissance.
- Mettre fin à toute relation contractuelle avec son ancien employeur : la loi interdit de reprendre une activité immédiatement après une rupture de contrat avec le même employeur, sauf délai de carence de six mois.
Ces conditions garantissent que le retraité ne cumule pas indûment pension et salaire d’un même poste, et permettent de clarifier le statut administratif de la nouvelle activité.
Quelles sont les démarches à effectuer pour cumuler les statuts de retraité et de micro-entrepreneur ?
La reprise d’activité doit être signalée à l’administration. Le retraité dispose d’un délai d’un mois pour informer par écrit la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) ou sa caisse régionale (Carsat, CGSS, CSS).
Cette déclaration doit préciser :
- Nom et adresse de l’entreprise créée ou reprise
- Date de début d’activité
- Montant prévisionnel et nature des revenus
- Régimes sociaux d’affiliation
- Justificatifs de revenus liés à l’activité indépendante
- Coordonnées des organismes de retraite qui versent déjà une pension
Sans cette déclaration, le risque est clair : un retraité peut se voir suspendre le versement de ses pensions.
Quelles sont les conséquences du cumul de statuts sur votre régime fiscal ?
« Les cotisations sociales sont dues même à la retraite, mais elles n’ouvrent pas de nouveaux droits. »
Cumuler retraite et micro-entreprise n’est pas neutre fiscalement. Si l’activité permet de générer un revenu complémentaire, elle n’ouvre pas de nouveaux droits à la retraite. Les cotisations sociales versées ne revalorisent pas la pension.
Le retraité doit aussi déclarer ses revenus dans le cadre de l’impôt sur le revenu, selon le régime choisi :
- Versement libératoire : impôt prélevé en pourcentage du chiffre d’affaires
- Régime normal : intégration dans le revenu global imposable
Pourquoi les retraités choisissent de devenir auto-entrepreneurs ?
Pour beaucoup de retraités, l’activité entrepreneuriale n’est pas qu’une nécessité financière. C’est aussi :
- Une manière de compléter sa pension
- Un moyen de maintenir un lien social et professionnel
- Une opportunité de transmettre son expérience ou de changer de voie
Les solutions de la CCI Nice Côte d’Azur
Pour les retraités souhaitant se lancer en toute sécurité, la CCI Nice Côte d’Azur propose un accompagnement sur mesure à chaque étape du parcours entrepreneurial.
Nos dispositifs concrets :
- Créer ou reprendre une entreprise : un parcours complet de l’idée au lancement
- Solutions micro-entreprise : conseils, formalités, choix du régime
- Ateliers pratiques dédiés aux retraités
- Diagnostic individuel avec un conseiller entreprise
- Suivi post-création pour pérenniser l’activité
Pourquoi se faire accompagner ?
- Pour maîtriser les règles du cumul emploi-retraite
- Pour sécuriser chaque étape du parcours de création
- Pour gagner du temps et éviter les pièges administratifs
- Pour rejoindre un réseau local d’experts et de créateurs
« La CCI accompagne les retraités dans leurs démarches pour sécuriser leur parcours de créateur d’entreprise. »
Le récap : les étapes à retenir
✅ Le cumul emploi-retraite est légalement possible, mais encadré par des règles
✅ Le statut de micro-entrepreneur est le plus adapté pour une activité à la retraite
✅ Il existe deux types de cumul : intégral (sans limite) et partiel (avec plafond)
✅ Les cotisations sociales restent dues, mais n’ouvrent pas de nouveaux droit
✅ Un accompagnement personnalisé, comme celui proposé par la CCI Nice Côte d’Azur, permet d’optimiser les démarches
FAQ : tout savoir sur le cumul auto-entrepreneur et retraite
Quels sont les avantages fiscaux du cumul auto-entrepreneur et retraite ?
Le statut de micro-entrepreneur permet aux retraités de bénéficier :
- d’une imposition simplifiée (versement libératoire ou intégration au revenu global) ;
- de cotisations sociales proportionnelles au chiffre d’affaires ;
- d’un régime adapté pour tester une activité sans lourdeurs administratives.
Cependant, les cotisations ne génèrent aucun nouveau droit à la retraite.
Le cumul auto-entrepreneur et retraite est-il intéressant pour de petites activités ?
Oui. Le dispositif est particulièrement attractif pour les retraités qui souhaitent compléter leurs revenus modestement (cours particuliers, artisanat, conseil…). Le statut micro-entrepreneur évite des frais fixes importants et permet de ne payer des charges que si l’on encaisse un chiffre d’affaires.
Quel plafond à ne pas dépasser pour travailler après la retraite ?
Si votre activité ne dépasse pas 910 heures ou 260 demi-journées, vos revenus issus de cette activité ne doivent pas excéder 47 100 €. En cas de dépassement, votre pension de retraite sera réduite du montant correspondant au dépassement, et ce, pendant une durée maximale de 6 mois après la date de votre départ à la retraite.
Comment un auto-entrepreneur peut-il cotiser pour la retraite ?
Un micro-entrepreneur ne peut pas valider plus de 4 trimestres par an. Le calcul de votre retraite se base sur vos 25 meilleures années de revenus. Votre pension correspond à 50% de votre revenu moyen, à condition que vous ayez cotisé tous les trimestres nécessaires pour bénéficier du taux plein.
Quel est le meilleur statut pour travailler à la retraite ?
Le statut de micro-entrepreneur permet de conserver vos droits à la retraite. En parallèle, vous percevez des rémunérations liées à votre activité.