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« Conquérir l’égalité des salaires me semble primordial »

PDG de Sodica Centre E. Leclerc Le Cannet, Anny Courtade est un visage emblématique de la réussite au féminin.

 À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars, la CCI Nice Côte d’Azur met à l’honneur durant toute cette semaine des femmes chefs d’entreprise, engagées dans la vie économique du territoire azuréen et faisant partie des membres élu(e)s de la CCI Nice Côte d’Azur.

Depuis combien de temps dirigez-vous votre entreprise ?

Je dirige le centre E. Leclerc Le Cannet depuis 1974. J’ai également présidé celui du Cannet Rocheville jusqu’en 2010 et auparavant, j’ai monté les centres de Saint-Raphaël et de Cannes Ranguin.

Dans quel domaine d’activité évoluez-vous ? Présentez-nous votre entreprise.

J’évolue dans différents secteurs d’activité : la restauration, l’agrotourisme, la promotion immobilière et donc, la grande distribution. Notre enseigne est connue pour avoir livré tous les combats contre la vie chère. Contrairement aux groupes capitalistiques, nous sommes des indépendants : propriétaires de nos affaires, nous participons activement à la vie du groupe en lui consacrant un tiers-temps bénévolement. C’est ainsi que j’ai présidé trente ans durant la centrale d’achat des centres du Sud-Est, Lecasud, qui regroupe 53 magasins sur 11 départements pour un chiffre d’affaires de 1,340 milliard d’euros.

Vous êtes très impliquée dans la vie économique : quel est votre rôle d’élue à la CCI ? Exercez-vous d’autres mandats professionnels ou associatifs ?

Je suis membre des Commissions Appels d’offres et Commandes publiques. Je suis également déléguée CCI pour le bassin cannois et à ce titre, je représente la chambre au conseil d’administration de la Semec. Au-delà de la CCI, il faut dire que je ne crois qu’à l’entreprise citoyenne. C’est pourquoi je m’implique dans la vie culturelle, sportive et caritative des Alpes-Maritimes, d’où mes nombreux mandats : administrateur de l’UPE 06, présidente de l’AS Cannes Foot, présidente de l’orchestre régional Cannes Provence Côte d’Azur, administrateur de la Fondation Lenval et de la fondation Maeght ou encore membre du Conseil de surveillance de l’Hôpital Simone Veil.

Si vous deviez décrire votre approche du management en quelques mots, que diriez-vous ?

Je ne crois qu’au management participatif. J’ai eu jusqu’à 900 salariés, toutes entreprises confondues, et j’ai toujours laissé la porte de mon bureau ouverte. Je suis à l’écoute des collaborateurs car pour les faire adhérer à un projet, il faut qu’ils se l’approprient, et cela demande attention. Il convient de faire la plus grande part à la participation, à la concertation et à l’échange. C’est le limon de ce qui alimente et motive la décision.

Pour vous, est-ce toujours un challenge d’être femme et chef d’entreprise dans l’économie d’aujourd’hui ? Que reste-t-il à conquérir ?

Au vu de mon parcours, je n’ai évolué que dans un monde masculin et je n’ai jamais considéré cela comme un challenge parce que j’ai toujours pensé que j’avais des compétences égales à mes collègues. J’ai même été la première femme élue par ses pairs (exclusivement masculins) présidente d’une centrale d’achat. C’était en 1989. Il a fallu trente ans pour qu’il y en ait une deuxième ! C’est cela qui m’interroge, surtout. Est-ce normal qu’il ait fallu tant d’années ? Et pourquoi ? La vie est une succession de portillons qu’il faut forcer. C’est à nous de prendre notre place. Toutefois, penser possible de réussir à parité sa vie professionnelle, familiale et personnelle, c’est se leurrer. Il faut faire des choix, et une fois ceux-ci fait, tracer sa route sans bleu à l’âme. Quant aux conquêtes à faire, celle de l’égalité des salaires me semble primordiale.

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